Il faut de l’innovation et de l’audace entrepreneuriale pour rendre le monde plus durable. Pas des impôts et des taxes. S’il s’agissait vraiment du climat, la Jeunesse socialiste ne s’en prendrait pas une nouvelle fois à leur ennemi préféré. Au contraire, ils mettraient en place des incitations pour encourager l’innovation durable. Des études scientifiques montrent que l’imposition du capital ne freine pas le changement climatique, mais peut le renforcer. Ainsi, la taxation du capital, et notamment des héritages, entraîne une augmentation de la consommation de ressources dans le présent. En fait, c’est logique : ceux qui ne peuvent pas transmettre leur argent ont tendance à le dépenser en consommation.
1.
De nombreuses personnes aisées en Suisse n’ont pas leur argent sous le matelas ou sur leur compte en banque – leur argent est lié à des entreprises familiales. Leurs descendants devraient démanteler et vendre ces entreprises pour pouvoir payer les 50 % d’impôts sur les successions. En conséquence, les entreprises familiales prospères doivent être vendues dans l’urgence à des acheteurs étrangers. Cela entraîne la perte de tout lien local, des pertes d’emplois en Suisse et moins d’engagement de sponsoring pour le club de football ou la société de musique.
2.
Les initiants prétendent que « cette initiative ne concerne que les super-riches ». C’est une fable éhontée. La classe moyenne serait touchée et devrait payer la facture – ainsi que tous les citoyens qui apprécient un service public qui fonctionne. Dans le message du Conseil fédéral sur l’initiative, les conséquences d’une acceptation sont écrites noir sur blanc : la majorité des personnes concernées quitteraient la Suisse. La Suisse perdrait ainsi jusqu’à 3,7 milliards de recettes fiscales. Cet argent manquerait à la Confédération, aux cantons et aux communes. Il faudrait faire des économies dans les écoles, la sécurité publique et l’offre culturelle. Au lieu d’une meilleure protection du climat, on assisterait à des coupes importantes dans le service public.
3.
En raison de la progressivité de l’impôt, les riches sont plus fortement mis à contribution que la moyenne : 5 % des contribuables paient 66 % des impôts fédéraux directs. Avec cette chasse aux contribuables fortunés du pays, l’initiative des Jeunes Socialistes créera un grand trou dans les caisses fédérales. Le Conseil fédéral prévoit des pertes fiscales pouvant atteindre 3,7 milliards par an. Cela signifie que nous devrons tous combler ce trou de plusieurs milliards.
4.
Ce ne sont pas seulement les entreprises familiales prospères d’aujourd’hui qui sont menacées – mais aussi celles de demain. Nestlé, ABB ou Actelion sont toutes des réussites suisses, fondées par des entrepreneurs courageux. En introduisant un impôt sur les successions totalement disproportionné, nous rendons notre pays peu attractif pour les start-ups et les locomotives économiques de demain. Ceux qui savent qu’ils devront de toute façon un jour démanteler et vendre leur entreprise pour payer l’impôt sur les successions de 50% ne la créeront même pas.
5.